Daemon X Machina est un jeu sorti le 13 septembre 2019 sur Switch, développé par Marvelous et édité par Nintendo. Bon les présentations sont faites, passons au plus important : si ce jeu était sorti entre 1997 et 2003, il aurait marqué les esprits et aurait été parfaitement à sa place.
Imaginez vous avec un énorme robot, en train de combattre des méchantes IA qui contrôlent des tanks, des aéronefs et d’autres robots dont certains plus gros que le vôtre. Imaginez des pluies de missiles, des combats épiques à l’épée avec votre gros robot et les méchants, des décors en partie destructibles et la possibilité de personnaliser votre machine. Voilà ce que vous donne Daemon X Machina. Et voilà un jeu que le moi de 8 ans et demi aurait rêvé d’avoir sur sa PS1. Je vais vous expliquer dans les lignes qui suivent d’où vient ce gros feeling de jeu rétro, du moins pour moi. Allons y en douceur.
Tout commence avec une histoire
Avant d’entrer dans les détails de Daemon X Machina, je vais devoir vous parler d’une vieille époque du jeu vidéo et de mon ressenti vis à vis de celle-ci. L’époque de la bonne vieille PS1 et de mon enfance. Si je me focalise surtout sur la console de Sony, c’est parce que je n’ai jamais touché de Nintendo 64 quand j’étais jeune, et que je n’ai jamais eu entre mes mains une Saturn ou une Dreamcast. Du coup la PS1 est la première console que j’ai possédée. Si je me souviens bien, elle est venue chez moi alors que j’avais 3 ou 4 ans (soit en 98 ou 99). Les premiers jeux que j’ai eu entre les mains furent Spyro (le premier), la trilogie Crash Bandicoot, Tail Concerto (dont je reparlerai en détail promis), et probablement Tekken 3 ou Tombi!. Vous l’aurez compris, j’ai touché à pas mal de bons jeux de l’époque, et même si je ne savais pas lire, j’ai réussi à bien m’amuser sur tous ces titres. Je me souviens aussi avec nostalgie de mes parties de Diablo avec mon grand frère.
C’est bien beau tout ça, mais qu’est ce que ça a à voir avec notre jeu d’aujourd’hui ? Hé bien beaucoup de choses en fait. Daemon X Machina possède une ambiance similaire à beaucoup de jeux de l’époque, son gameplay est très simple et le jeu ne s’embarrasse que de peu de fioritures. La structure principale de Daemon est simple : vous êtes dans un hub, dans celui-ci vous pouvez améliorer votre avatar, ou personnaliser votre Arsenal (le nom des gros robots), et vous pouvez choisir une mission. Les missions se déroulent dans des arènes fermées dans lesquelles l’objectif sera souvent la destruction des ennemis ou d’un objet précis (même si cela peut varier). Grossièrement, on pourrait comparer ça à Monster Hunter avec ses objectifs simples et ses arènes fermées, mais Daemon X Machina n’a pas la profondeur de la série de Capcom, car même si notre machine est personnalisable, au final l’approche est souvent la même : détruire les ennemis. La customisation permet juste de savoir comment.
Cette simplicité dans la forme se retrouve parfois dans des jeux modernes, par exemple Mirror’s Edge n’avait pas d’autres intentions qu’être un jeu de plateforme à la première personne. Idem pour un jeu comme Hotline Miami, qui ne cherche que l’action débridée. Mais dans ces deux titres, une certaine place est laissée à la narration. Mirror’s Edge essaie de développer une intrigue à base d’état totalitaire et se dote de cinématiques plutôt stylisées, et Hotline Miami travaille une narration cryptique, qui laisse volontairement le joueur dans le flou. Bien qu’on puisse apprécier ces deux jeux sans s’intéresser à leurs intrigues, celles-ci font partie intégrante de leur identité et de leur message. A contrario, Daemon X Machina a une intrigue, elle aussi dispensée au travers de cinématiques avant et après chaque mission, mais elle est totalement dispensable et dissociable du gameplay. Je me souviens vaguement des nombreux personnages rencontrés, mais en soi, je m’en fichais comme pour des persos de vieux jeux de course. Le seul véritable intérêt du jeu réside dans l’action immédiate.
Gundam Hunter
Maintenant que les bases sont posées, Daemon X Machina, il est bien ou pas ? Honnêtement, je serais incapable de le dire. Je l’ai beaucoup apprécié, de par son côté direct, presque bas du front, mais si on cherche un jeu narratif ou simplement avec une grosse personnalité et une grande ambiance, autant passer son chemin. Cependant, je dois admettre que c’est un excellent jeu de console portable.
En fait, Daemon me pose un problème par rapport à la console sur laquelle il est sorti. La Switch est à la fois une console de salon portable et une console portable qui peut être jouée en mode salon. Ce constat fait qu’on se retrouve avec plusieurs types de jeux dessus : ceux qui sont essentiellement des jeux de salon (Dark Souls, DOOM, Breath of the Wild), ceux qui sont hybrides (Mario Odyssey, Overcooked 2, Mario + Lapins Crétins), et les jeux purement portables dont notre sujet du jour fait partie. Ça explique l’aspect économie de moyens et direct du titre, car un jeu destiné à être joué en mode portable doit être fluide une fois la Switch retirée du dock et doit pouvoir autoriser des parties courtes. Sachant que les missions ne durent pas plus de 10 minutes cinématiques incluses, on comprend mieux le découpage.
En écrivant, je me rends compte que notre jeu du jour aurait tout à fait eu sa place dans la ludothèque de la PSP, aux côtés des différents Monster Hunter et de MGS Peace Walker. Je pense que je l’apprécie essentiellement pour cet aspect-là, même si je suis un joueur sédentaire. Cette direction vers le jeu portable est compréhensible au regard de qui a développé le jeu. Marvelous est une grosse compagnie japonaise, notamment à l’origine des Senran Kagura, et qui a développé beaucoup de jeux sur la 3DS ainsi que sur la PSP et la PS Vita. Ils sont aussi à l’origine de beaucoup de jeux sur consoles de salon, cependant au Japon, la Switch est très marketée comme une console portable. Il parait logique alors que les développeurs nippons s’adressent à leur public direct.
Le bourrin c’est bien
Jusque là je vous ai beaucoup parlé de feeling, sans trop m’attarder sur le gameplay. J’ai vaguement évoqué le fait que les objectifs n’étaient pas particulièrement variés mais sans plus. Alors est-ce qu’on se sent bien à bord d’une grosse machine de guerre ? Sans grande surprise, bien sûr que oui. Alors, on est loin de la frénésie débridée d’un DOOM ou du bourrin un peu simple de RAGE, mais pouvoir personnaliser sa machine pièce par pièce offre un certain sentiment de contrôle pas désagréable. Certes le gameplay n’est pas très étoffé lorsqu’on se bat au corps à corps, et le sniper n’est utile qu’en multijoueur, mais faire pleuvoir un nuage de missiles sur ses adversaires tout en canardant à tout va reste jouissif au possible.
Néanmoins, si vous aimez les gros chiffres et les statistiques, vous pouvez vous plonger dans la personnalisation de votre mécha à cœur perdu. Je ne me suis pas trop intéressé à cet aspect du jeu lors de ma partie, car je voulais seulement casser des robots comme un demeuré, cependant je pense que quelqu’un qui aime l’optimisation à outrance peut se faire plaisir par ce biais. En fait, comme le scénario, je trouve que c’est un ajout sympa pour ceux que ça intéresse mais ça reste trop accessoire pour être vraiment indispensable.
Daemon X Machina a été testé sur Switch via une clé fournie par l’éditeur.
Vous l’aurez compris, Daemon X Machina est un jeu qui a touché ma corde sensible. Il n’est pas exceptionnel mais mérite un certain respect. Si vous avez une Switch et que vous faites des trajets conséquents régulièrement, ça peut être un bon jeu à avoir dans sa ludothèque.
Un Rieur
J'aime tous les jeux, surtout les jeux un peu nazes ou cassés. C'est pas parce que c'est nul que c'est pas bon, et puis j'aime aussi la bouffe, et le JDR
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